VIH — POINT-OF-CARE

Un diagnostic rapide testé à Ngaoundéré

Avec le soutien de CHAÏ et de l’UNICEF, l’hôpital régional de Ngaoundéré a pu mettre en œuvre le Point-Of-Care, technologie innovante et rapide de diagnostic précoce du VIH chez les enfants exposés nés de mères séropositives et de la mesure de la charge virale chez les enfants, les adolescents et les femmes enceintes et allaitantes. Timothey, responsable Point-of-Care, entre autres, revient sur les avantages de ce procédé.

Avant l’installation du Point-Of-Care à l’Hôpital régional de Ngaoundéré, c’est le système conventionnel qui était utilisé. Pour la mesure de la charge virale, les prélèvements étaient envoyés au centre Pasteur, annexe de Garoua, à plus de 280 km de Ngaoundéré. Il fallait alors s’armer de patience avant de récupérer les résultats, ce qui peut prendre aisément un mois, parfois plus. Les prélèvements pour la PCR étaient, quant à eux, envoyés à Yaoundé, à plus de 800 km et les résultats étaient obtenus en moyenne au bout de trois mois. Dans les deux cas, une telle attente retardait et compliquait la prise en charge des patients.

L’avantage du Point-of-Care est indéniablement la rapidité des résultats. Ce test de diagnostic de laboratoire permet d’effectuer le test et d’obtenir les résultats le jour-même. Ainsi, la décision de prise en charge, notamment le lien au traitement, est-elle faite dans la foulée.

« Le fait que les résultats soient rapides satisfait les malades. Ils peuvent être pris en charge en 24 à 48 heures. Ça réduit non seulement l’attente, mais également l’inquiétude et les dépenses pour les malades. Avec l’ancien système, ils revenaient deux ou trois fois ici pour obtenir les résultats qui bien souvent n’étaient pas encore arrivés. Et les déplacements ont un coût non négligeable pour les populations. De plus, ce sont des populations déjà vulnérables, parfois déjà affaiblies ».

Pour cette première expérience, le Point-of-Care a été utilisée sur une population cible précise. « Nous avons effectué la mesure de la charge virale de certaines personnes : les femmes enceintes, les enfants, les personnes en échec thérapeutique (pour non observance du traitement) et les bébés de mères séropositives » explique Timothey.

Il a également relevé la nécessité de renforcer l’approvisionnement en intrants afin de faire face à la demande croissante et d’améliorer le cadre de travail.