Vaccins contre le paludisme : surmonter les doutes et les rumeurs, le succès de la deuxième dose dans l’Extrême Nord du Cameroun

UNICEF Cameroon
4 min readMar 13, 2024

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A l’Extrême-Nord, dans le district de santé de Zamay, tous les enfants ayant reçu la première dose du vaccin contre le paludisme à la mi-janvier sont revenus au centre le 26 février 2024 pour la prise de la deuxième dose…

Les jumeaux Hassana et Housseina avec leurs parents

Des parents ont jugé essentiel de poursuivre la vaccination contre le paludisme malgré les rumeurs. Faysal, le père des jumeaux Hassana et Housseina, encourage sa femme à faire vacciner les enfants en déclarant : “Il est important de continuer avec ce vaccin, je n’ai constaté aucun inconvénient depuis un mois, je trouve cela plutôt positif”. Aissatou, son épouse, qui a remarqué un changement depuis la vaccination, ajoute : “Je me sens rassurée, tout au long du mois j’étais sereine, aucun enfant n’a eu de fièvre ce mois-ci, ce qui n’était pas le cas avant (le vaccin). Je n’ai même pas dû me rendre à l’hôpital une seule fois, à part pour un rhume dû au vent et au brouillard ces derniers temps, mais en ce qui concerne le paludisme, nous n’avons pas encore de soucis. Je ramènerai les enfants pour leur troisième dose lorsqu’ils auront 9 mois”.

En plus de se faire vacciner contre le paludisme, Faysal est conscient de l’importance de ne pas négliger les autres mesures de prévention. Il encourage vivement une habitude bénéfique pour lui-même : “Bien que je sois déjà adulte et que je n’aie pas reçu le vaccin, je suis le premier à dormir sous une moustiquaire. Même mes enfants, qui ont été vaccinés, dorment tous sous une moustiquaire afin de réduire les risques liés au paludisme.

Amar et sa mère

« Le vaccin contre le paludisme nous a beaucoup aidés, nous, les mamans. Mon enfant n’a aucun souci jusque-là. Si ça continue comme ça, c’est bien. Il est en parfaite santé, il joue bien et je suis contente » déclare pour sa part Aissatou, la mère de Amar.

La sœur d’Aissatou, qui écoutait nos discussions d’une oreille, est bien consciente de l’importance de la vaccination. Elle intervient rapidement en déclarant : “Aucun de mes enfants n’a manqué un vaccin depuis leur naissance. Ma mère m’a toujours encouragée à les faire vacciner à chaque fois qu’il y a des vaccins appropriés, donc je n’hésite pas”, témoigne Assabé, la sœur de Aïssatou.

Trésor dans les bras de sa mère

En outre, Vanity, la mère de Trésor, qui redoutait les effets secondaires du vaccin contre le paludisme au début, explique aujourd’hui : « J’ai eu peur au début. Trois jours après la première dose, mon enfant a tellement vomi… J’en ai parlé à une amie ; et elle m’a dit que c’était dû au vaccin, que le vaccin n’était pas bon et que je ne devrais pas faire vacciner l’enfant. J’ai eu tellement peur… J’ai amené l’enfant à l’hôpital, on a fait les examens, et il était négatif au test paludisme. C’était le rhume dû au vent poussiéreux qui dérangeait mon enfant »

Vanity a donc pris la décision appropriée pour son enfant malgré l’influence de son entourage. Bien que beaucoup de gens aient exprimé des doutes sur l’efficacité de ce vaccin, Vanity a choisi de faire confiance et d’emmener son enfant pour sa deuxième dose. Elle est convaincue que ce vaccin ne peut pas nuire à un enfant innocent. Son mari et elle n’ont aucune inquiétude à propos de la vaccination de leur enfant. Vanity considère ce vaccin comme n’importe quel autre vaccin de protection administré dès la naissance. Elle souligne que son enfant se porte très bien, comme on peut le constater.

Le vaccin contre le paludisme a été introduit en routine le 22 janvier 2024 dans 42 des 200 districts sanitaires du Cameroun, faisant ainsi du pays le premier en Afrique à proposer cette vaccination après les phases pilotes dans d’autres pays. Fruit de nombreuses décennies de recherche, ce vaccin réduit considérablement le risque de transmission et de formes graves de paludisme chez les enfants. Dans un pays où le paludisme est responsable de plus de 13% des décès chez les enfants de moins de 5 ans, cette avancée représente une baisse des dépenses médicales pour les familles et le pays.

écrit par Fideline Minda Molko, stagiaire PAC UNICEF Cameroun à Maroua

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