Quand la jeunesse devient un atout pour la mobilisation sociale
Ils sont jeunes, dynamiques et plein d’énergie. Leur présence est remarquable dans les rues de Douala et dans les quartiers, même ceux avec des accès difficiles. A première vue, l’on pourrait douter de l’efficacité de leur travail, tellement la tâche est immense et le défi grand. Ces jeunes sont les mobilisateurs sociaux retenus pour sensibiliser les communautés dans le cadre de la campagne de riposte contre la fièvre jaune organisée dans 9 districts de santé de la ville de Douala au Cameroun qui a enregistré des cas positifs, avec des risques élevés de propagation de l’épidémie.
C’est alors pour relever ce défi de la sensibilisation de leurs communautés pour une adhésion au vaccin contre la fièvre jaune que leurs actions viennent soutenir les propos du délégué régional de la santé publique du Littoral qui disait :
« Le secret de la réussite de cette campagne de vaccination réside dans une bonne communication »
Un avis partagé par les responsables des formations sanitaires qui ont misé sur cet appui crucial de jeunes mobilisateurs sociaux auprès des plus âgés et expérimentés.
En effet près de 10 000 mobilisateurs avec en majorité des jeunes, formés avec l’appui des partenaires au Développement aux rangs desquels UNICEF se sont investis dans la tâche, ne laissant aucun endroit où se trouvaient les cibles de la campagne, soit environ 3 180 610 enfants et adultes âgés de 9 mois à 60 an. Depuis le 20 juillet 2024, les ménages, gares, aéroports, ports et tous les lieux de grands rassemblements ont été pris d’assaut par ces derniers afin de passer le message a toutes les populations des zones ciblées de la ville, ainsi qu’aux visiteurs, sur la dangerosité de la fièvre jaune mais surtout sur l’importance de la vaccination, qui reste à ce jour le seul moyen de prévention efficace. A cette mission, s’ajoute également la recherche des enfants zéro dose et ceux n’ayant pas suffisamment été protégés des maladies évitables par la vaccination.
Comme le témoigne un chef de famille rencontré lors d’une supervision dans l’aire de santé de Bangue,
“je savais déjà que les vaccins étaient importants pour les adultes, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Grâce à tous ce que mes enfants (mobilisateurs) m’ont dit, j’ai compris que la vaccination ne protège pas seulement mes enfants, mais aussi les grandes personnes contre des maladies graves.”
Durant plusieurs jours, le message portait essentiellement sur l’efficacité des vaccins, leur sûreté et surtout leur gratuité durant cette période de vaccination pour les adultes.
« Avant leur déploiement nous les avons formé et nous-nous sommes assurés que les messages qu’ils délivrent soient des messages éducatifs pour une adhésion massive. Nous n’hésitons pas à les accompagner sur le terrain pour observer leur façon de travailler et leur apporter l’appui nécessaire » déclare Amadou Malle, spécialiste du changement social de comportement a l’UNICEF.
En ce moment où les vaccinateurs ont pris le relais après le lancement de cette campagne en présence des leaders communautaires, il faut rappeler que leur travail jusqu’ici n’a pas été sans difficultés. Ils ont dû faire face aux intempéries, aux menaces de leurs pairs sous effet de drogue, aux zones dont l’accès demandait des entrainements de champions olympiques.
« Quand il s’agit de la santé, rien ne nous barrera la voix. Cette expérience est unique et nous pensons que nous compterons parmi ceux qui auront contribué à protéger les populations de Douala »
conclut Jeanne, une jeune mobilisatrice du district de santé de New Bell.