PLAIDOYER POUR L’ENREGISTREMENT DES NAISSANCES
Les 27 et 28 mai 2019, la salle de conférences des Bois de Mardock dans la ville de Ngaoundéré, région de l’Adamaoua a abrité la toute première rencontre au plus haut niveau des acteurs du processus d’enregistrement des naissances au Cameroun.
Présidé par le Gouverneur de la dite région, cet atelier organisé par le Bureau National de l’Etat Civil au Cameroun (BUNEC) avec l’accompagnement technique et financier de l’UNICEF, a été l’occasion pour tous les acteurs présents de faire face à la situation actuelle, de déceler les différents goulots d’étranglements, mais surtout de réfléchir ensemble sur les stratégies à mettre sur pied pour un accroissement du taux d’enregistrement des naissances au Cameroun qui n’est qu’à 66,1% d’après la MICS 2014.
L’une de ces stratégies qui a été rappelée réside sur le renforcement des liens d’interopérabilité entre la santé et l’état civil de manière à satisfaire les priorités de l’enfant que sont l’enregistrement des naissances, la vaccination et l’éradication de la malnutrition chronique.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’il a été dénombré, pour l’année scolaire 2018–2019, près de 40 000 enfants auront eu du mal à présenter leur examen du Certificat d’Etudes Primaires dans la région de l’Extrême-Nord par exemple, pour défaut d’acte de naissance. Cet exemple qui est légion dans plusieurs parties du pays aura permis aux participants, dans un sérieux exercice de brainstorming et à travers les expériences de tous les acteurs, chacun en ce qui concerne sa région, d’essayer de trouver les causes de cette situation afin de pallier cet épineux problème de non enregistrement des naissances à la base.
Pour sa part et en tant que partenaire technique et financier du gouvernement camerounais, l’UNICEF lors de sa prise de parole à l’ouverture de l’atelier par la voix du Chef de Bureau Est-Adamaoua Wally Badiane, au nom du Représentant de l’UNICEF au Cameroun, a réaffirmé le soutien et l’accompagnement de l’UNICEF pour que chaque enfant soit enregistré à la naissance. Ce challenge étant l’une des préoccupations majeures dans la cadre du programme de coopération 2018–2021.
Au terme de cet atelier de deux jours, les participants, qui ont partagé leurs expériences, ont fait plusieurs recommandations qui devront être appliquées par tous et chacun afin que chaque enfant existe à travers ce document juridique, et que ceux ayant dépassé les délais légaux soient pris en charge et aidés dans l’obtention de ce précieux sésame. Car si dans les 90 jours suivant la naissance de l’enfant ce dernier n’est pas enregistré, l’établissement et l’obtention de son acte de naissance ne seront plus gratuits.