Nos voix comptent, nous voulons les faire entendre au sein de nos communautés
A l’occasion de la revue annuelle régionale pour les régions de l’Adamaoua et de l’Est du Programme de coopération Gouvernement du Cameroun-UNICEF, la parole a été donnée à 12 enfants et adolescents afin d’exprimer sur leurs voix.
Ce groupe inclusif d’enfants âgés de 12 à 16 ans dont 6 garçons, 6 filles, parmi lesquels 6 enfants scolarisés et 6 non scolarisés, des déplacés internes et des enfants en situation de handicap, s’est réuni pendant 3 jours dans une localité en périphérie de la ville de Bertoua autour de l’activité Photo Voice.
A partir de la cartographie corporelle, des échanges sur leurs droits et des privations qu’ils observent et expérimentent au sein de leur communauté ont abouti à des descentes sur le terrain pour les prises des photos représentant leurs aspirations, les problèmes et challenges auxquels ils font face au quotidien.
La cartographie corporelle a permis de ressortir entre autres problèmes : l’insalubrité ; les ordures ; les odeurs nauséabondes ; la poussière soulevées par des voitures à leur passage ; les maladies et épidémies de choléra et COVID-19; la peur de effets de la guerre en RCA voisin, le manque d’eau potable ; les problèmes de malnutrition ; l’exploitation forestière ; le manque d’écoles et d’enseignants ; les distances à parcourir pour se rendre à l’école ; les violences à l’école et à la maison ; les enfants de la rue ; le travail des enfants dans les mines et dans les chantiers ; le manque d’espace de jeux et de loisir ; le chômage ; la délinquance juvénile et la consommation des drogues, les mariages des enfants, les grossesses précoces…
Au bout du compte cette activité a permis aux enfants d’apprendre les compétences photographiques de base ; de travailler en groupe et communiquer ; de s’amuser ; de développer davantage la confiance, l’écoute ; de dialoguer ; de pouvoir s’exprimer librement et de visiter un centre de santé.
Les enfants ont choisi d’intituler leurs productions : « Nos voix comptent, nous voulons les faire entendre au sein de nos communautés ».
L’EAU POTABLE POUR LES COMMUNAUTES
L’eau est essentielle à la vie et à la survie des enfants et des familles. L’absence de l’eau potable cause des maladies. L’eau permet de se laver les mains pour éviter ces maladies.
Nous devons travailler afin de multiplier les points d’eau et les rapprocher des familles, des écoles, des centres de santés. Ceci va éviter aux enfants de parcourir des longues distances pour aller chercher l’eau et d’arriver en retard à l’école. Ceci va aussi assurer l’accès à l’eau potable dans les écoles et les hôpitaux.
UNE MEILLEURE NUTRITION POUR CHAQUE ENFANT
Nous avons visité le centre de santé de Bertoua. Nous avons été impressionnés de trouver un centre d’état civil juste à côté de la maternité de cet hôpital. C’est une très bonne chose. Ceci permet aux enfants d’avoir leur acte juste après leur naissance.
Nous avons des camarades qui n’ont pas leur acte de naissance et qui ont eu des difficultés à passer les examens officiels.
Nous avons vu au centre d’état civil beaucoup d’actes de naissances qui ne sont pas retirés.
Nous demandons aux communautés de prendre des dispositions pour sensibiliser les parents afin qu’ils puissent faire les actes de naissance dans les délais et les retirer dès qu’ils sont établis.
L’EDUCATION EST TRES IMPORTANTE
Beaucoup d’enfants dans nos communautés n’ont pas la chance d’aller à l’école parce que leurs parents n’ont pas les moyens. D’autres parce qu’il n’y a pas d’écoles et d’enseignants dans leurs localités. Ceci entraine très souvent les phénomènes du travail des enfants dans les mines, les chantiers, la délinquance et les mariages précoces.
Nous demandons aux autorités de créer des écoles dans les localités retirées. Et de trouver des solutions pour les enfants qui ne vont pas à l’école.
Nous avons vu à l’école publique d’application de Bertoua le projet Connect my School qui permet aux élèves d’apprendre sur internet ou sans internet avec des tablettes. Nous souhaitons que toutes les écoles de notre région bénéficient de ce projet.
NOUS DEMANDONS UN ENVIRONNEMENT SAIN
Chaque enfant a le droit de vivre dans un environnement sain et protecteur.
Dans nos communautés, nous voyons des dépôts d’ordures partout. Les populations jettent des ordures et des déchets dans la rue. Nous notons beaucoup d’insalubrité et de pollution de l’environnement. Ceci entraîne des mauvaises odeurs dans nos milieux de vie et des épidémies comme le choléra.
Dans notre région beaucoup d’arbres sont coupés et exploités pourtant des écoles n’ont pas suffisamment de tables bancs.
Nous demandons aux communautés de multiplier les bacs à ordures et sensibiliser les populations afin qu’elles soient civilisées et jettent les ordures dans les bacs.
Nous souhaitons aussi que les sociétés qui exploitent des forêts dans notre région investissent dans l’éducation des enfants, en offrant des bourses scolaires aux enfants et des tables bancs aux écoles.
LA FAMILLE
Dans la ville de Bertoua, on rencontre des enfants qui n’ont ni où dormir, ni ce qu’ils doivent manger. Ils ne vont pas à l’école et font des petits travaux. Ils n’ont pas de famille. Ils sont exposés à des maladies et aux violences de toutes sortes.
Nous souhaitons que les communautés et les autorités prennent des dispositions pour sauver ces enfants. Créer des centres de réinsertion. Sensibiliser les parents afin qu’ils n’abandonnent pas leurs enfants, confier des enfants abandonnés à des familles d’accueil.
LA VACCINATION EST IMPORTANTE
Nous avons visité le centre de santé de Bertoua et nous avons vu qu’il y a beaucoup d’activités de vaccination programmées et des affiches sur la sensibilisation. C’est une bonne chose qui doit continuer.
Nous devons nous assurer que chaque enfant est vacciné et protégé contre les maladies évitables comme la poliomyélite.
LE VIH/SIDA ET LES IST CHEZ LES JEUNES
De plus en plus de jeunes se livrent à l’alcool, à la cigarette, à des drogues et certains plaisirs dangereux. Très souvent Ils n’arrivent plus à se contrôler et se laissent aller à des rapports sexuels non protégés. Ce qui les exposent aux maladies sexuellement transmissibles comme le VIH.
Les communautés doivent sensibiliser les jeunes pour prévenir des maladies sexuellement transmissibles, le VIH/SIDA à travers des campagnes. Nous devons aussi créer des programmes qui permette aux jeunes de faire entendre leur voix et de participer à la vie de la société.
VIE ET SURVIE
Nous avons visité des salles d’accouchement du centre de santé de Bertoua. Elles sont bien équipées et modernes. C’est une bonne chose.
Nous souhaitons que tous les hôpitaux dans notre région soient bien équipés comme ce centre de santé. Nous souhaitons que les communautés et les autorités créent des meilleures conditions dans les hôpitaux pour les accouchements. Les centres de santé doivent être dotés de l’eau potable et de l’électricité de manière permanente, sans interruption.
Nous devons aussi encourager la méthodes Kangourou pour les enfants qui naissent prématurés.
Par Beguel Salomon Marie Joseph, Communication Officer UNICEF Cameroun