MANIA A RETROUVE LE CHEMIN DE L’HOPITAL GRACE AU PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LE SIDA
Dans la Région du Nord, le Projet d’Élimination de la Transmission du VIH/SIDA de la Mère à l’Enfant et de prise en charge du VIH chez l’enfant et l’adolescent au Cameroun (PETVISIDAME) est en train d’améliorer significativement l’accès aux soins de santé en faveur des mères et des enfants.
Mania Juliette, âgée de 32 ans, est mère de 5 enfants. Après avoir perdu son mari il y a 5 mois, elle et les 2 derniers enfants vivent maintenant avec sa sœur et ses enfants. Durant ces 5 grossesses, Mania n’a jamais consulté un professionnel de santé, et, pire encore, elle a accouché à chaque fois à la maison, ce qui peut être dangereux pour la santé de la mère et du nourrisson. Il existe une relation directe entre la santé de la mère et celle de l’enfant. Les interventions visant à améliorer la santé de la mère peuvent réduire la mortalité néonatale de 70 %. Tant la mère que l’enfant ont besoin d’une attention particulière avant, pendant et juste après l’accouchement. Dans le district de santé de Garoua 2, 69 femmes travaillent en tant qu’agents de santé communautaires. Elles ont été formées aux techniques de communication, la lecture des carnets de vaccination et des cartes CPN (Consultation prénatale). Leur principale mission consiste à visiter les ménages pour les sensibiliser à l’utilisation des services de santé de la reproduction maternelle, néonatale, infantile et des adolescents (SRMNIA), la recherche des perdues de vue et l’enregistrement des naissances. Elles effectuent trois descentes par mois, couvrant environ 40 ménages à chaque fois.
Odette, l’une des femmes de l’association féminine du district de santé de Garoua 2 déclare : « Ce qui me motive à effectuer ce travail, c’est que lors de nos réunions, Nous nous sommes rendu compte que la majorité des femmes ne font pas de visites prénatales et ne vaccinent pas leurs enfants. De nombreux enfants n’ont même pas d’acte de naissance. Malgré les difficultés que nous rencontrons parfois, nos efforts de sensibilisation portent leurs fruits, comme dans le cas de Mania, qui n’a fait ni les visites prénatales ni les vaccinations de ses enfants. Nous prévoyons de l’accompagner au centre de santé pour l’enregistrement de naissance et commencer la vaccination de son enfant ».
Après deux séances de sensibilisation, Mania prévoit de faire vacciner son nouveau-né et de l’enregistrer à l’état civil pour qu’il puisse avoir une identité.
« Je vous remercie pour votre soutien, je ne manquerai plus aucun vaccin et mes enfants auront désormais un acte de naissance ». Déclare Mania avec beaucoup d’enthousiasme.
L’activité s’inscrit dans le cadre du projet PETVISIDAME (Projet d’Élimination de la Transmission du VIH/SIDA de la Mère à l’Enfant et de prise en charge du VIH chez l’enfant et l’adolescent au Cameroun soutenu par la Banque islamique de développement et l’UNICEF, à travers la délégation régionale de la promotion de la femme et de la famille de l’extrême-nord.
Le Projet PETVISIDAME vise à: (i) améliorer le diagnostic précoce du VIH et le traitement chez les femmes enceintes, enfants et les adolescents, (ii) accélérer les progrès en matière d’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et de la prise en charge de l’infection et (iii) Contribuer ainsi à l’atteinte des Objectifs 90–90–90.
Dans la région du Nord, nombreuses sont les mères comme Mania qui, grâce à l’appui technique de l’UNICEF, ont enfin un accès continu et équitable aux services de prévention, de soins et traitement du VHI/SIDA de la vaccination et de l’enregistrement de naissance dans les districts de santé prioritaires.
Depuis l’ouverture de ce projet, de nombreuses femmes effectuent désormais des consultations prénatales pendant leur grossesse et font vacciner leurs enfants après l’accouchement. La déléguée régionale de la promotion de la femme et de la famille souligne :
« Il n’y a pas de comparaison possible avec les années passées, lorsque certaines femmes ne connaissaient même pas le chemin de l’hôpital. »
Ce projet a donc un impact significatif sur la santé maternelle et infantile dans la région. Malgré certaines difficultés que rencontrent ces femmes des associations, elles continuent de travailler bénévolement pour sauver la vie de chaque enfant dans leur communauté.
écrit par Houreiratou Firdaoussi, stagiaire Partnerships, Advocacy and Communication au Bureau de zone de Maroua