L’éducation ne peut pas attendre : Marie et Daniella, deux jeunes filles déplacées internes retrouvent le chemin de l’école.

UNICEF Cameroon
3 min readOct 7, 2024

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Eboude Daniella, 7 ans et bénéficiaire du projet.

Esapa Marie, 10 ans et Eboude Daniella, 7 ans, sont deux jeunes filles déplacées internes ayant fui le conflit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest Cameroun. Les deux gamines partagent une tragédie en commun. Elles ont chacune perdu leurs pères dans les circonstances violentes de la crise qui secoue ces régions. Après le décès, de son père, Marie et sa mère se sont réfugiés à Bonaberi chez sa grand-mère et Daniella quant à elle a été accueillie par sa tante dans le même quartier. Depuis leur arrivée, les deux fillettes vivent dans des conditions précaires avec leurs familles. Elles ont passé une année sans aller à l’école faute de moyen financier et disposent à peine de quoi se nourrir et se vêtir.

Cette rentrée scolaire, grâce à un programme d’aide de l’UNICEF et de ses partenaires, Marie et Daniella ont pu retrouver le chemin de l’école. L’initiative baptisée « Projet d’appui à la mise en œuvre des interventions à base communautaire relatives à l’éducation et à la protection de l’enfant dans la ville de Douala » s’inscrit dans le cadre du projet Education Cannot Wait (ECW). L’UNICEF a pris en charge l’intégralité de leurs frais scolaires, leur fournissant également des kits scolaires complets. Depuis lors, Marie est inscrite en class 6 et Daniella en Class 4.

Esapa Marie, 10 ans et bénéficiaire de la bourse scolaire de l’Unicef, toute souriante dans salle de classe

Ce projet mis en œuvre par l’UNICEF en collaboration avec d’autres partenaires techniques et financiers tels que l’Unesco et le HCR, vise à promouvoir le droit à une éducation inclusive pour tous, y compris les enfants handicapés, les populations autochtones et les déplacés internes.

Démarré le 13 juin 2024 et achevé le 13 septembre 2024, ce projet a permis d’aider un total de 200 bénéficiaires dans les arrondissements de Douala 4ème et 5ème. Il s’adressait à 80% aux enfants déplacés internes et à 20% aux enfants autochtones. Balla Augustine, assistante sociale et membre de l’association ALVF en charge du projet, témoigne : « Nous avons aidé beaucoup d’enfants et de jeunes filles vulnérables. Nous avons pu régler les frais scolaires des élèves bénéficiaires et leur avons fourni des kits scolaires. Nous avons distribué des kits de dignité aux jeunes filles mères et aux jeunes filles enceintes. Les kits comprenaient des seaux, serviettes hygiéniques, brosses à dents, savons, pagnes et bien d’autres. »

Le projet a été une réussite dans son ensemble malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment le mauvais état des routes et les inondations qui rendaient l’accès difficile aux quartiers ciblés. Un autre défi majeur était les problèmes d’identité des enfants déplacés. « Nous n’avons pas pu aider beaucoup d’enfants parce qu’ils n’avaient pas d’acte de naissance.» a affirmé Moudon Gabriel, mobilisatrice communautaire. Elle continue en relevant l’insuffisance des ressources mises à leur disposition : « Nous avons identifié beaucoup de personnes dans le besoin, mais très peu ont été sélectionnées compte tenu des ressources limitées. La sélection était très rude, il fallait prendre ceux qui étaient le plus dans le besoin. Donc parfois dans la même maison, on pouvait trouver 5 ou 6 enfants qui avaient besoin d’assistance, mais on était obligé de choisir un seul bénéficiaire parmi les enfants. Dans ces cas-là, on choisissait l’enfant qui nous semblait le plus vulnérable. C’était un choix difficile à faire étant donné que tous avaient besoin d’assistance. »

Bien que cette initiative ait aidé de nombreux enfants, l’accès à l’éducation et aux besoins essentiels reste un défi majeur pour de nombreux enfants. L’UNICEF appelle ses partenaires et les acteurs politiques à intensifier leurs efforts et à s’investir davantage en faveur d’une éducation inclusive pour les enfants du Cameroun.

#PourChaqueEnfantUneEducationDeQualité !

— — — Par Justine Dukaine Tomeba Tadjou, Stagiaire Communication

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UNICEF Cameroon

UNICEF works in Cameroon to give a fair chance in life to every child, everywhere, especially the most disadvantaged.