L’histoire de Lawane : résilience et espoir face aux traumatismes causés par les crises humanitaires
Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, marquée par les conflits armés et les déplacements massifs, l’histoire de Lawane, un garçon de 7 ans, symbolise l’espoir et la résilience. Grâce aux interventions de l’UNICEF financées par le CERF, ce jeune garçon, autrefois traumatisé par la violence, commence à retrouver une vie normale.
La Région de l’Extrême-Nord du Cameroun est gravement affectée par des conflits armés, entraînant des déplacements massifs et des violations des droits humains. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables. En janvier 2024, des violences ont provoqué des déplacements dans plusieurs départements, touchant plus de 450 000 personnes et laissant 826 000 en insécurité alimentaire aiguë. Les attaques des groupes armés et les conflits intercommunautaires continuent de causer des souffrances importantes, avec de nombreux cas de violations des droits humains rapportés.
À Zamalva, un enfant de 7 ans nommé Lawane incarne l’espoir et la résilience. À l’âge de 4 ans, il a assisté au meurtre de ses oncles et voisins, un traumatisme qui l’a plongé dans des délires et des comportements perturbés. “Il disait souvent ‘boum, boum, boum’ et se réveillait en criant ‘papa, maman, ils sont là’”, raconte sa mère. Initialement isolé et effrayé par les autres, Lawane a commencé à s’améliorer grâce à l’intervention de Dafiatou, une psychologue du projet soutenu par l’UNICEF et financé par les fonds CERF. « Lors de notre première rencontre, Lawane était taquiné par d’autres enfants. Après avoir pris sa défense, il m’a appelée “maman, maman”. Lors de l’évaluation, un dessin a révélé son traumatisme et sa régression. À 6 ans, il ne pouvait que gribouiller, alors qu’il aurait dû dessiner des formes simples », explique Dafiatou.
L’UNICEF offre un soutien en santé mentale et appui psychosocial crucial aux enfants victimes de traumatismes causés par les crises humanitaires. Cela inclut des activités récréatives, des espaces amis d’enfants sécurisés, et des services de conseil aux parents/tuteurs pour aider à surmonter les traumatismes et détresses de leurs enfants. Dans le cadre de ce projet, des réseaux communautaires de protection de l’enfant (RECOPE) constitué de 50 membres ont été mis en place et formés pour identifier, apporter les premiers secours psychologiques et référer aux travailleurs sociaux enfants en détresse pour la gestion de cas, et les référencements vers d’autres services, parmi lesquels les services spécialisés de la Psychologue du projet, Dafiatou. Des projets spécifiques, tels que « Réponse d’urgence multisectorielle pour les enfants dans les zones les plus touchées par les conflits et les crises dans les régions de l’Extrême-Nord du Cameroun », aident les enfants déplacés à gérer le stress post-traumatique, visant à promouvoir leur bien-être mental et émotionnel.
Les interventions de ce projet mis en œuvre pour le partenaire local ARDHU, financé par le CERF, se concentrent sur la protection de l’enfance, la nutrition, et l’accès à l’eau et à l’assainissement. “Grâce à l’UNICEF, les soins psychologiques ont pu être apportés à Lawane. Aujourd’hui, il est plus sociable et montre des signes de progrès, bien qu’il ait encore des moments de crise. Il est prévu de continuer le suivi jusqu’à sa réinsertion scolaire”, ajoute Dafiatou. La Psychologue suit actuellement 18 personnes âgées de 6 à 27 ans, offrant un soutien en santé mentale. “La santé mentale est souvent mal comprise dans la communauté, mais grâce à des explications et à un soutien continu, les perceptions commencent à changer”, conclut-elle.
L’histoire de Lawane est un témoignage poignant de la résilience des enfants face aux horreurs des conflits. Avec le soutien de l’UNICEF et l’appui financier des partenaires comme le CERF il y a de l’espoir pour un avenir meilleur pour les enfants de l’Extrême-Nord du Cameroun.
— — — Par Salomon Marie Joseph Beguel, Communication Officer
