Les agents de santé communautaires instruits aux 1 000 premiers jours de la vie
Une trentaine d’agents de santé communautaire polyvalents (ASCp) formés à la prise en charge des 1 000 premiers jours de la vie, dans la commune de Bikok, District de santé de Ngoumou.
Ce sont 1 000 jours qui changent tout. Les 1 000 premiers jours des nourrissons au cours desquels le destin peut basculer du côté de la santé ou de celui de la maladie.
Les agents de santé communautaire polyvalents de Bikok l’ont bien compris. Pourquoi polyvalents ? Parce que c’est un éventail d’activités qu’il faut déployer pour enclencher un cycle vertueux : soins pour la future mère, autour de la grossesse et de l’accouchement bien sûr, mais aussi vaccinations, nutrition adaptée, pratiques d’hygiène et, socle de tous les autres droits, enregistrement de l’enfant pour le doter d’une identité, et d’une existence, légales…
10 jours pour tout savoir sur les 1 000 premiers jours de la vie, c’était le programme proposé par l’UNICEF et le ministère de la Santé Publique à ces 34 agents de santé polyvalents à Bikok. 10 jours pour se familiariser avec les interventions clés du « paquet intégré » des mille premiers jours de la vie.
L’initiative des « 1 0000 premiers jours » est une priorité de l’UNICEF au Cameroun. Le but est de réduire la mortalité infantile, de diminuer la prévalence du retard de croissance et d’améliorer le développement cognitif et psychomoteur des enfants de moins de 2 ans. Une approche multisectorielle qui a été renforcée par l’initiative « Communes amies des enfants » où se concentrent les efforts pour passer à l’échelle un large spectre de services à fort impact et rentables.
La pluie qui tambourine sur le toit de la salle artisanale de la commune de Bikok n’entame pas la joie des centaines d’agents. Les youyous fusent dans la salle surchauffée, les francs sourires défient la grisaille des pluies qui s’acharnent à traîner sur Bikok.
La formation touche à sa fin et la cérémonie bat son plein. 34 agents de santé communautaire, dont 28 femmes, reçoivent leur diplôme délivré par l’UNICEF et le ministère de la Santé publique.
La formation comptait 18 modules couvrant les interventions clés du paquet intégré des mille premiers jours de vie : accompagnement de la femme enceinte et du nouveau-né jusqu’à ses deux ans et demi, consultations prénatales, suivi de la grossesse, alimentation de la mère et de l’enfant, détection de la malnutrition, vaccination, enregistrement des naissances, tels sont les composants indispensables à un environnement protecteur pour les 1 000 premiers jours. Les agents de santé formés sont appelés à effectuer les visites à domicile pour sensibiliser et référer les femmes enceintes vers les formations sanitaires. Ils faciliteront aussi les déclarations des naissances, préalable à l’acquisition des actes de naissance, précieux sésame pour toute la vie.
Marie Noelline Essomba, agent de santé communautaire et maman d’un bébé de 4 mois, n’a pas manqué un jour de formation. « J’ai beaucoup apprécié cette formation. Je me suis enrichie de nouvelles connaissances. Je repars en ayant appris que je dois allaiter exclusivement mon bébé jusqu’à ses six mois au moins. Je sais comment reconnaitre les symptômes de la diarrhée, des Infections Respiratoires Aiguës (IRA) et du paludisme dans ses formes simples et compliquées. Et je sais quoi faire dans ce type de cas. Il m’a aussi été recommandé lors de cette formation d’effectuer des visites inopinées aux domiciles des membres de ma communauté, afin de m’entretenir avec eux sur les comportements à adopter pour une saine croissance des enfants ».
Cette formation des ASCp s’inscrit dans le soutien que l’UNICEF apporte à la commune de Bikok qui souhaite devenir « Commune amie des enfants ». Dans son discours de clôture Mme Cressence Ottou a exprimé sa gratitude à l’égard de l’UNICEF et du ministère de la Santé publique pour ce soutien.
La Déléguée de région sanitaire du Centre[AF1] [AF2] a, elle, insisté sur le fait que ces ASCp formés seront déployés dans la commune de Bikok, au niveau des groupements de Bikok, de Bikop, d’Evindissi, de Meyila, de Nyomo et d’Oman., sous la supervision renforcée du District de santé de Ngoumou. Ils doivent se porter au service de leur communauté respective qui ont placé une confiance absolue en eux. Ils sont dorénavant les piliers de la sante dans leur communauté.
S’exprimant au nom des agents de santé communautaire polyvalents Alain Bernard Ndzie a promis à l’UNICEF que les connaissances reçues seront appliquées sur le terrain.
Les agents de santé communautaires sont la pierre angulaire de l’accès aux soins de santé primaire dans des pays comme le Cameroun. Depuis mars 2023 et la Conférence de Monrovia, sous la houlette de l’UNICEF, les Gouvernements africains se sont engagés à les soutenir, les accompagner par des formations et institutionnaliser leur statut pour reconnaître le rôle majeur qu’ils jouent dans les communautés.
