Le club d’adolescents permet à Balkisou, de se relever du mariage précoce
Balkisou Abe, 18 ans, déscolarisée depuis un an à cause du mariage précoce.
Un bébé de 03 mois à son bras, un visage sur lequel l’on peut lire une lueur d’espoir qui efface progressivement la tristesse installée, Balkisou nous raconte les circonstances qui l’ont poussée à abandonner le chemin de l’école assez tôt, alors qu’elle envisageait devenir une grande styliste après ses études. Inscrite en première année au lycée technique de Mbal, Balkissou est âgée de 17 ans et vit normalement comme toute jeune fille de son âge. En peu de temps, elle se voit promise à un homme du village, et se retrouve quelques mois plus tard enceinte et installée dans un ménage qu’elle n’a pas souhaité. ‘’ Dès que mes parents ont dit que je vais me marier, mon mari est venu me chercher et après je suis tombée enceinte’’, nous relate la jeune fille. Les évènements se sont rapidement enchainés et elle s’est vu abandonner ses études, ses rêves et ses projets.
Voyant les jeunes filles de son village s’épanouir, Balkisou souhaite faire comme elles et reprendre sa vie en main. Ces jeunes filles appartiennent au club d’adolescents et lui parlent des différentes activités qui y sont menées et ce qu’elles y apprennent. En effet, le club d’adolescents mis sur pied par l’UNICEF dans 245 villages, dans le cadre du projet KOICA, a pour but de sensibiliser les jeunes sur leurs droits. Plusieurs activités y sont menées, notamment les activités de ‘’life skills’’ qui confèrent aux jeunes des connaissances et des compétences pour permettre leur évolution dans la société.
L’une des causes défendues par l’UNICEF à travers le club d’adolescents est la lutte contre le mariage précoce. En effet, les parents préfèrent envoyer les jeunes filles en mariage au détriment de leur scolarisation. Le club d’adolescents mène des activités de sensibilisation à l’endroit des parents pour les informer et les encourager au respect des droits fondamentaux des enfants. Cette sensibilisation est parvenue à Balkisou qui s’est mise à fréquenter régulièrement le club. Cette fréquentation lui a permis de comprendre les droits fondamentaux des enfants, notamment le droit à l’acte de naissance, ceci l’a encouragé à faire établir un acte de naissance à son bébé avant qu’il n’ait 3 mois, comme le recommande la loi au Cameroun. Grâce aux activités du club, Balkisou se sent plus épanouie et a pris conscience de ses droits. Elle a pour ambition de faire une formation en couture afin de pratiquer l’activité de ses rêves. ‘’ Dès que mon enfant sera un peu plus grand, j’irai apprendre la couture ‘’ Balkisou nous révèle ainsi ses projets avec sourire. ‘’Nous sommes là pour aider les jeunes filles. Celles qui sont déjà en mariage, nous les encourageons à pratiquer une activité, pour ne pas rester à la maison’’ déclare l’un des leadeurs du club.
A travers la mise sur pied de ce club d’adolescents, l’UNICEF vise l’éducation et l’émancipation de la jeune fille et la lutte contre le mariage précoce. Dans la région de l’Est, la proportion des jeunes filles victimes de mariage précoce entre 12 et 18 ans atteint 56% (EDS 2028). L’UNICEF en partenariat avec KOICA ont pour but de réduire le pourcentage de filles victimes de mariage précoce, en sensibilisant les leaders communautaires et les jeunes sur les droits des enfants et en préconisant l’abandon des mauvaises pratiques socio-culturelles qui portent atteintes aux droits et à l’épanouissement de la jeune fille. Pour y parvenir, l’UNICEF s’assure de l’accès aux services sociaux de qualité pour les enfants et les adolescents, ainsi que la mise en place des lieux de sensibilisation et d’apprentissage tels que le club d’adolescents.
— — — Par Hapsatou Mamadi, stagiaire UNICEF Cameroun
