LA REHABILITATION DES FORAGES : LES ENFANTS DES COMMUNES DE KOZA ET MOZOGO RETROUVENT LE SOURIRE
Les régions septentrionales du Cameroun sont caractérisées par un faible accès à l’eau potable par rapport au reste du pays. Cette faiblesse découle également du nombre d’ouvrages d’approvisionnement en eau potable non-fonctionnels dans lesdites régions. Pour le cas particulier de la région de l’Extrême-Nord, cette situation déplorable s’est davantage accentuée avec l’afflux de personnes déplacées et refugiées fuyant les exactions des groupes armés non étatiques dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Le nombre des points d’eau potable disponibles pour répondre aux besoins des réfugiés, déplacés Internes et populations des communautés hôtes est limité.
Dans le cadre de la réponse rapide aux urgences WASH en faveur des enfants dans les zones les plus touchées par les conflits et les crises dans la région de l’Extrême-Nord, l’UNICEF à travers son partenaire l’Association des Ingénieurs pour l’assistance au Développement (AIDER) a entrepris de faciliter l’accès à l’eau potable aux communautés touchées à travers la réhabilitation de 15 forages équipés de pompes à motricité humaine dans les communes de Koza et Mozogo.
« Le forage-là était en panne pendant deux ans, bien que nous ayons un point d’eau à 100 mètres de là, tout le monde y puisait de l’eau. Ce qui fait en sorte que lorsque je n’y allais que très tôt le matin, je n’avais pas accès à l’eau. J’étais alors obligée de prendre de l’eau dans un puits non couvert creusé dans la rivière non loin de ma maison. Mes enfants souffraient de maux digestifs tout le temps. Mais aujourd’hui on ne souffre plus à cause de l’eau parce qu’il y a un deuxième point d’eau dans le village et mes enfants et moi buvons enfin de l’eau propre »déclare Fadimatou mère de 5 enfants et déplacée interne dans la localité de Gaboua-Morgo.
Elle et son mari ont fui lales exactions des groupes armés non étatiques en 2021 à Guetchewe pour trouver refuge à Gaboua-Morgo, dans la commune de Koza. Avant l’arrivée de ce forage, les enfants avaient des problèmes de santé, des maladies hydriques. Maintenant on observe le sourire aux lèvres de chaque enfant très heureux et en pleine santé.
Dans la commune de Mozogo à Medegoer, Amaya, son mari et ses enfants y vivent depuis toujours.
« Le forage n’était pas fonctionnel pendant deux ans, pour avoir accès à l’eau, je devais parcourir plus de 2 kilomètres et c’est tôt le matin que nous prenions la route avec les autres femmes du village. Depuis la réhabilitation du forage j’ai accès à l’eau à proximité de chez moi, ce qui me donne le temps de m’occuper de mes enfants et d’aller au champ pour nous chercher de quoi manger ».Explique la jeune femme, qui a vu tellement de changements positifs dans sa vie depuis la réhabilitation du point d’eau dans sa localité de résidence.
Elle a même été élue présidente du comité de gestion du forage réhabilité.
C’est aussi le cas dans les localités de Korsamba, Mawa Marché, école publique Karazawa, Lycée de Ouzal, dans la même commune de Mozogo où on observe des populations rassurées par la disponibilité de l’eau potable.
Forage de KORSAMBA Forage MAWA MARCHE
L’UNICEF et AIDER mènent des actions en faveur des enfants vulnérables dans trois communes de la région de l’Extrême-Nord. L’objestif est que chaque enfant ait accès à l’eau potable et à l’hygiène pour une vie saine. En termes de perspective, la collaboration s’étendra aux communes cibles dans le cadre de la redynamisation des mécanismes de gestion de leur parc hydraulique afin d’assurer la fonctionnalité et la durabilité de tous les ouvrages existants.
L’UNICEF appelle également toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et à protéger les infrastructures essentielles, notamment les points d’eau, pour assurer la survie des enfants vulnérables.
Ecrit par Houreiratou Firdaoussi, stagiaire PAC à Maroua