Journée de l’Enfant Africain — Au Cameroun, l’UNICEF se mobilise pour que près de 6 millions d’enfants voient leurs droits pleinement garantis.

UNICEF Cameroon
6 min readJun 16, 2024

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YAOUNDE, le 16 juin 2024 — A l’occasion de la Journée de l’Enfant africain 2024 et du Mois camerounais de l’enfance, l’UNICEF au Cameroun rappelle les grands enjeux auxquels sont confrontés plus de 13 millions d’enfants âgés de 0 à 17 ans, et les grandes priorités qui guident ses actions pour que les enfants du Cameroun puissent jouir de tous leurs droits.

Bien que le Cameroun ait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) en 1993, puis la Charte Africaine des Droits et du bien-être de l’enfant en 1997, « près de 6 millions d’enfants ne voient pas encore leurs droits garantis pleinement », déclare Nadine Perrault, Représentante de l’UNICEF au Cameroun. Outre les défis structurels, une décennie de crises (crise dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest, le Bassin du Lac Tchad et réfugiés issus de la crise centrafricaine) combinée aux impacts du changement climatique handicapent la continuité des services sociaux de base en faveur des enfants.

Ainsi, près d’un enfant sur deux (47,5% des enfants âgés de 0 à 17 ans) souffre de privations multiples (Alimentation, Santé, Protection, accès à l’eau, etc.) altérant son développement.

Les privations touchent particulièrement les filles et les femmes. Des différences sont marquées au niveau de l’éducation et du revenu par habitant. 27,3% des enfants des milieux ruraux subissent des privations sévères contre seulement 3,0% pour les enfants des milieux urbains.

L’Impact du changement climatique sur les enfants amplifie leurs vulnérabilités. Dans des zones climatiques très différentes, les changements et les chocs sont variés, entraînant des sècheresses, des inondations, des perturbations du cycle de la saison des pluies, qui génèrent une dégradation des moyens d’existence et une tension sur la demande de services sociaux de base.

Chaque année, 336 000 enfants meurent avant leur 5ème anniversaire, et près de 28/1 000 meurent dès le premier jour. Les principales causes sont le VIH, les infections respiratoires aigües, les diarrhées et le paludisme. En outre, seules 69% des naissances sont assistées par du personnel qualifié et seules 65% des mères enceintes réalisent les 4 consultations prénatales recommandées.

Un enfant sur quatre ne peut pas faire valoir ses droits à une identité légale, de bénéficier de programmes de protection, de pouvoir certifier son parcours scolaire.

Près de 32% des enfants souffrent de retard de croissance (40% des enfants dans la région du Nord). La principale cause est la faiblesse de l’allaitement précoce (seulement 40% des enfants), et de la diversification alimentaire. A cela s’ajoute le manque d’accès à l’eau qui rend les pratiques d’alimentation et d’hygiène difficiles. Le niveau d’accès à l’assainissement est aussi faible avec seulement 18% des ménages ruraux disposant de solutions améliorées.

La couverture vaccinale n’est pas optimale avec 82,5%. 3 millions d’enfants ne présentent pas un schéma vaccinal complet et 112 326 enfants n’ont jamais reçu de dose de vaccin. Les régions du grand nord sont les plus affectées.

85,6 % des enfants de 5 à 11 ans vont à l’école, mais dans certaines régions (Nord), 35% des enfants ne suivent aucun apprentissage. De plus, 69% des écoles n’ont pas d’accès à l’eau potable, et 59% n’ont pas de latrines adéquates.

Les filles sont plus touchées par l’exclusion scolaire (26,6% contre 7,8% pour les garçons), et pour celles qui ne vont pas à l’école, la pire des alternatives est souvent le mariage. Près de 10% des filles de moins de 15 ans sont mariées, et 24% des filles 15–19 ans ont commencé leur vie reproductive, empêchant leur autonomisation future et entraînant des problèmes de santé.

47% des enfants de 5 à 17 ans ont travaillé et 40% sont engagés dans un travail dommageable pour leurs santé et développement.

33% des 12 à 17 ans subissent des privations multiples. Le travail des enfants s’accentue avec l’âge, et le passage au secondaire n’est que d’environ 60% (dans le Nord-Ouest 88% des enfants sont hors de l’école secondaire).

Face à ces défis, l’UNICEF au Cameroun soutient les autorités autour des priorités définies dans son Document de programme pays 2022–2026, qui s’attaque aux causes structurelles et conjoncturelles qui minent le bien-être des enfants :

- Les mille premiers jours de vie : accompagnement médical de la future mère dès le début de la grossesse, accès à la santé, à la vaccination, à l’identité légale, à une nutrition adaptée et à des installations sanitaires décentes, sont les grands axes de ce programme multisectoriel qui est déployé par l’UNICEF avec les autorités nationales concernées et à tous les échelons, jusqu’au niveau local

- Dans 6 municipalités, l’UNICEF met en œuvre un label « commune amie des enfants » où les maires s’engagent, avec le soutien de l’UNICEF, à ménager des conditions de vie favorables à l’épanouissement des enfants.

- L’UNICEF soutient également le développement de l’offre de services pour faire de l’enregistrement des naissances une réalité pour tous les enfants du pays grâce à des stratégies éprouvées impliquant les services de santé (centres de santé, agents communautaires, activités de vaccinations…) notamment au niveau des municipalités. L’UNICEF salue l’initiative récente du Forum des Maires qui s’est tenu les 26 et 27 avril 2024 à Yaoundé sous le Haut patronage du Président de la République pour engager les 374 Maires du Cameroun à faciliter l’accès des parents aux services d’état civil, ainsi que l’effort du Gouvernement pour « rattraper » les enfants scolarisés et non enregistrés à travers les audiences foraines pour délivrer les actes de naissance.

- L’appui à la vaccination et aux services de santé, à travers les infrastructures, les intrants — notamment les vaccins — et les formations des agents. L’UNICEF a notamment soutenu très activement l’introduction du nouveau vaccin contre le paludisme en janvier dernier dans les programmes de vaccination de routine. L’UNICEF soutient également les autorités pour vacciner tous les enfants, et met en œuvre des stratégies visant à atteindre tous les enfants, y compris les plus vulnérables et dans les zones les plus reculées.

- Pour renforcer l’accès et la qualité de l’éducation, l’UNICEF plaide pour que l’investissement national en faveur de l’éducation primaire soit accru pour tendre vers les standards internationaux, et soutient les infrastructures scolaires -notamment à travers la construction de salles de classes, de points d’eau potable et de latrines, de systèmes d’énergie solaire, par la fourniture de matériel scolaire et par le développement de l’éducation digitale. Pour permettre aux enfants non scolarisés de maintenir leur éducation, éducative à travers des Espaces protégés et sûrs, des enseignements radiophoniques, et des voies alternatives pour que les adolescents accèdent à des compétences professionnelles.

- Enfin, pour réduire les impacts néfastes du changement climatique sur les enfants, l’UNICEF intègre l’action climatique à tous ses programmes, en particulier en faisant de l’éducation une porte d’entrée pour développer les compétences aptes à favoriser l’adaptation aux sécheresses, événements climatiques extrêmes, vagues de chaleur et perte de la biodiversité.

« Tout en saluant les efforts consentis par les autorités du pays, l’UNICEF plaide pour des investissements plus soutenus et mieux orientés en matière de santé et d’éducation notamment, mais aussi pour que les situations d’urgence, qui mettent en péril immédiat les enfants, soient mieux financés par les donateurs et bailleurs », conclut Nadine Perrault.

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NOTE AUX EDITEURS

A propos de l’UNICEF :

L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient. L’UNICEF travaille au Cameroun depuis 1975.

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