Inondations dévastatrices dans le Logone et Chari

UNICEF Cameroon
3 min readNov 28, 2024

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C’était aux environs de 14h, que les habitants de Kousseri dans le Logone et Chari ont été surpris par les eaux. La communauté et les institutions n’étaient pas préparés à cette montée subite des eaux. Le fleuve Logone et Chari est sorti de son lit, dévorant tout sur son passage.

« Vers 3h du matin, les eaux étaient montantes. Ceux qui disposaient de sacs dans leur maison les ont mis à notre disposition et nous avons barré l’eau dans certains secteurs. Pendant 16 jours nous nous sommes mobilisés pour barrer la route à l’eau, mais au 17ème jours les eaux étaient plus fortes que nous » a expliqué Laoussou un habitant de Djambalbar à Kousseri.

Les habitants, en panique ont essayé de sauver ce qui peut l’être.

« Les enfants pleuraient, les femmes criaient, on essayait de rassurer la population tout en libérant les maisons. Les eaux montaient de plus en plus, emportant tout sur leur passage » décrit Souloukna un chef religieux victime de ces inondations.

Champs de mil, maïs et gombo inondé dans le quartier Maiinani à Kousseri, novembre 2024

Les inondations ont laissé des traces de dévastation. Les champs inondés, les récoltes et les bétails perdus. Des milliers de personnes sont sans abri, des quartiers détruits. Les enfants et les femmes sont les plus vulnérables.

« C’est très difficile pour moi de prendre ma douche depuis ces inondations, je suis obligé d’emprunter la pirogue pour me rendre un peu plus loin du site pour me cacher et pouvoir prendre ma douche puisque le site ne dispose pas de toilettes » déclare Kaltouma.

« Je ne parviens pas à dormir parce que le sol est mouillé, et la nuit il fait excessivement froid » dit Fatime âgé de 10 ans.

Dans de nombreuses zones de la région de l’Extrême Nord, l’économie est déjà très faible et les conditions de vie précaires. Les changements climatiques menacent encore fortement la population de ces zones. Les dernières ressources sont détruites. Ce qui plonge certains sinistrés dans le désespoir.

« Tous ce que nous avons produit en saison pluvieuse est détruit, toutes nos économies sont englouties dans l’eau. Le mil, le maïs, les légumes… nous n’avons pu rien sauver. Pire encore, on ne pourra pas planter le sorgho cette année à cause des champs inondés et la période de plantation est déjà passé. De quoi allons-nous vivre ? comment allons-nous nous reconstruire après le passage de l’eau ?» s’interroge Djona Michel qui s’inquiète des jours à venir « Cette année sera certainement la plus dure ; ça sera une année de misère ou de mort. Si, nous, les adultes pourront tenir, je crains pour nos enfants ».

La situation est alarmante dans le Logone et Chari, la population a besoin de soutien afin de se remettre sur pied

Ecole primaire public de Mainani et une maison dans le quartier Mainani inondées en novembre 2024

Texte et images, Fideline Minda, UNICEF Maroua

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