Gestion efficace des vaccins
Une formation pour des changements efficients
À Ngaoundéré, au district de santé rural, Emmanuel, logisticien régional et responsable du dépôt, comme plusieurs de ses collègues, a reçu une formation sur la gestion efficace des vaccins.
Cette formation a été plus que fructueuse et riche avec quelque neuf critères étudiés : les procédures de réception des vaccins, le contrôle de la température, la capacité de stockage et de transport, les bâtiments, le matériel et le transport, la maintenance des bâtiments, des équipements et des véhicules, la gestion des stocks, la distribution, la gestion des vaccins et enfin les systèmes d’information et les fonctions de gestion. Tous ces critères à respecter ont permis de réduire la perte en vaccins.
Certains points de la formation ont particulièrement retenu l’attention d’Emmanuel.
« Durant la formation, nous avons parlé de beaucoup de points qui n’étaient pas véritablement pris en compte jusque-là. Par exemple, la maintenance des équipements et des bâtiments, le nettoyage des réfrigérateurs, des congélateurs et des alentours… »
Mais, il insiste sur un élément de la formation qui permet de réduire les pertes en vaccins de façon substantielle selon lui : les inventaires. « L’inventaire, un point essentiel, a également été développé dans notre formation. Il est indispensable de faire les inventaires chaque mois afin d’éviter les pertes en vaccins dues à la date de péremption. Nous lançons des campagnes quand les vaccins arrivent bientôt à expiration. De plus, tous les districts, que nous sommes chargés de distribuer, sont soumis aux inventaires de fin d’année. Et, c’est en fonction de ces quantités dans les districts et par voie de conséquence dans les formations sanitaires (FOSA) qui elles sont fournies par les districts, que nous pouvons évaluer les besoins réels. Ils ont appris à faire un inventaire dans les normes. En 2017, au niveau régional, il y avait 12 % de pertes dues au fait que nous ne faisions pas d’inventaire. On se retrouvait en fin d’année avec des vaccins stockés alors qu’ils étaient périmés. Aujourd’hui, après l’inventaire mensuel, ce sont les vaccins les plus anciens, même si la date de péremption est encore loin, qui sont distribués en premier. Cela permet vraiment de diminuer le taux de perte ».
Au niveau du dépôt de district de santé de Ngaoundéré urbain et du dépôt régional, les résultats parlent d’eux-mêmes. Le taux de perte de 2018 est désormais dans la norme, puisqu’il est de 1 %.
Il revient également sur l’estimation des besoins. « Désormais, pour estimer nos besoins, nous utilisons la méthode basée sur la population cible : les enfants de 0 à 11 mois. Ainsi, nous calculons désormais en début d’année nos besoins et nous savons que cette année-là, nous allons recevoir, par exemple, tant de BCG en correspondance avec le nombre de nouveau-né estimé. L’estimation des besoins nous a permis d’éviter certaines erreurs qui mènent à la perte de vaccins » conclut-il.
Abdoulaye, point focal vaccination du district de santé de Ngaoundéré urbain, a lui aussi suivi cette formation sur la gestion efficace des vaccin (GEV). Elle a en effet regroupé les 9 points focaux vaccination des districts (responsables de la commande et la gestion des vaccins au niveau des districts) de la région de l’Adamaoua ainsi que le logisticien régional.
Nouveau venu, Abdoulaye prend toute la mesure de l’importance de ce qu’il a appris.
En résumé, explique-t-il, auparavant « je travaillais sans connaître, par exemple, le mode de classement. J’observais ce que faisaient mes collègues et je le reproduisais. Je suivais leur système, mais sans comprendre pourquoi les choses étaient faites de telle ou telle façon. Aujourd’hui, je comprends, donc je maîtrise beaucoup mieux mon travail ».
En plus de la formation, l’UNICEF a offert, à la délégation régionale de la santé publique de l’Adamaoua, un groupe électrogène qui intervient directement dans la réduction des pertes de vaccins. « Puisqu’il démarre automatiquement, il n’y a plus de variation de températures au niveau du dépôt ce qui pouvait endommager les vaccins » conclut Emmanuel.
