Focus sur la revue annuelle du Secteur de l’Education et de la Formation
Du 11 au 12 juillet 2019, se sont tenus à l’Hôtel Mont Fébé de Yaoundé, les travaux de la revue sectorielle annuelle. Les assises étaient placées sous le patronage du Professeur Laurent Serge Etoundi Ngoa, Ministre de l’Education de Base, représentant pour l’occasion le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Président du Comité de Pilotage chargé de la Coordination et du suivi-évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie Sectorielle de l’Education.
Ce cadre annuel de réflexion désormais traditionnel, convie l’ensemble des acteurs du secteur à dresser un bilan des avancées réalisées dans la mise en œuvre de la Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation 2013–2020.
L’UNICEF à l’honneur en tant que Chef de file des partenaires au développement du secteur
Les travaux ont démarré par une cérémonie officielle ponctuée par plusieurs allocutions, notamment celle de l’UNICEF chef de file des partenaires du Secteur, du Bureau Régional Multisectoriel de l’UNESCO, du Responsable-Pays du Partenariat Mondial pour l’Education (PME) et enfin le discours d’ouverture du Ministre de l’Education de Base. Monsieur Arsène Azandossessi, Représentant Adjoint aux programmes à l’UNICEF, après avoir dressé l’état des évolutions majeures réalisées, a renouvelé l’engagement de l’Organisation à faciliter l’animation de secteur et la coordination des interventions, en vue d’une éducation de qualité pour tous les enfants du Cameroun, en particulier ceux vivant dans les zones affectées par les crises humanitaires.
Au nom du PME, Mr Ludovic Signarbieux, a salué, l’obtention du financement de 7.76 millions de dollars US accordé au Gouvernement du Cameroun en appui à l’éducation en situation d’urgences, dont la gestion est assurée par l’UNICEF, en sa qualité d’Agent Partenaire.
Pr Etoundi Ngoa pour sa part, a ouvert les travaux, en invitant les participants à réfléchir activement sur les possibles solutions aux différents défis auxquels le secteur continue de faire face notamment le financement limité, le déficit en enseignants et l’impact des urgences sur l’offre d’éducation.
Une revue aux allures de bilan
Cette revue tenue en prélude à l’élaboration de la nouvelle Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation 2020–2025, a permis de faire une évaluation globale de la mise en œuvre de la Stratégie actuelle (2013–2020).
L’exercice s’est ouvert sur une série de présentations détaillant le bilan d’ensemble des avancées réalisées depuis 2013, dans les domaines de l’accès à l’éducation, de la qualité des contenus et du pilotage du système tels que définis par la Stratégie. Ces exposés ont également présenté les défis et opportunités à considérer pour le nouveau plan sectoriel. Les thématiques relatives à la promotion du bilinguisme et des langues nationales, les acquis scolaires, l’enseignement fondamental et la gestion de l’éducation en situations d’urgences ont particulièrement capté l’intérêt des participants.
Ces derniers, environ 80 participants, se constituaient des officiels et du personnel technique du Ministère de l’Economie, de la Planification de l’Aménagement du territoire, ainsi que ceux des cinq Ministères Sectoriels à savoir le Ministère de l’Education de Base, le Ministère des Enseignements Secondaires, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, le Ministère de la Formation Professionnelle et le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique. Aux côtés de ces responsables gouvernementaux, se retrouvaient également les Agences onusiennes, les Organisations Internationales, les Organisations Non Gouvernementales, les syndicats œuvrant dans le domaine de l’éducation, ainsi que les membres de la communauté éducative. Tous ces acteurs, ont mené une réflexion sur les leviers de renforcement du secteur, notamment dans les domaines cruciaux que sont la politique enseignante, le développement du préscolaire, la formation professionnelle et le développement du système d’information et de gestion de l’éducation (SIGE). Cet exercice a été prolifique en recommandations porteuses telles qu’entre autres : une nouvelle politique de recrutement et l’intégration annuelle des enseignants, une année obligatoire de préscolaire, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales, l’inscription de lignes pour le SIGE, etc.
Les propos conclusifs du Ministre de l’Education de Base ont traduit l’engagement du Gouvernement à mettre en œuvre une planification efficace en vue d’opérationnaliser les recommandations élaborées au cours des concertations. C’est sur cette note optimiste, qu’il a clôt les travaux de la revue sectorielle 2019.
Un guide de formation sur les thématiques relatives au WASH in School[1] et à la Gestion de l’Hygiène Menstruelle en milieu scolaire
Le Programme Education entre le Gouvernement du Cameroun et UNICEF, entend mettre à la disposition des enseignants de la Zone d’Education Prioritaire[1] un guide pour l’enseignement des principales thématiques du WASH in School et la Gestion de l’Hygiène Menstruelle (GHM) en milieu scolaire. Ce document est le fruit d’une collaboration entre UNICEF, le Ministère de l’Education de Base, le Ministère des Enseignements Secondaires, ONU Femmes et l’ONG KmerPad, à l’occasion de deux ateliers tenus du 22 août au 01 septembre 2019, dans les villes d’Ebolowa et de Bertoua.
Densifier l’enseignement en classe du WASH et de la GHM
35 acteurs des deux ministères, en charge de la pédagogie et des activités post et péri scolaires, exerçant au niveau central et déconcentré, ont eu leurs connaissances renforcées dans douze modules relatifs à la pratique du WASH in School et à la gestion de l’hygiène menstruelle. Ils ont par la suite, produit des contenus pédagogiques et réfléchi sur des mécanismes d’ancrage de ces derniers dans les nouveaux curricula pour chacun des différents niveaux d’enseignement (préscolaire, primaire et normal).
En dernier ressort, les matériaux élaborés ont été compilés et synthétisés en un guide censé appuyé l’action pédagogique des enseignants. Il est attendu, que chacun des Inspecteurs Coordonnateurs des Enseignements et les chargés d’Activités Post et péri scolaires des cinq régions ciblées — à savoir l’Extrême-Nord, le Nord, l’Adamaoua, l’Est et le Sud — assurent sur la base de cet outil, la formation, des quelques 15,011 enseignants titulaires de classes affectés et personnel dans leur lieu de responsabilité, parmi lesquelles les huit arrondissements[1] bénéficiaires du Programme de Coopération.
Pour l’éducation des communautés
Cet outil propose une solution pédagogique à la prévalence préoccupante des maladies d’origine hydrique notamment en milieu scolaire. En effet, selon les données de la carte scolaire de 2018, seules 48% des écoles disposent d’un point d’eau potable et seulement 60% ont des toilettes. Pourtant, au-delà de la faible disponibilité des infrastructures de WASH dans les écoles, c’est la persistance au sein des communautés, de croyances et pratiques culturelles inadéquates qu’il faut adresser. Enseigner les bonnes pratiques aux enfants à l’école, aura un effet multiplicateur sur la réduction des comportements à risques au sein de la communauté.
De plus, il permettra de briser le silence sur les menstrues et la stigmatisation dont sont victimes les jeunes filles à cause de l’ignorance alimentée par les tabous les entourant. Comme le prescrit l’hymne à la GHM conçu dans les deux langues officielles au cours de ces assisses, tous nous nous engageons « à en parler à tous les hommes, avec nos chères filles et avec toutes les femmes. »
[1] Il s’agit des localités de plus grande vulnérabilité (présentant les indicateurs de scolarisation les plus bas) de la Zone d’Education prioritaire. Ce sont les arrondissements de : Bogo et Kai Kai à l’Extrême-Nord, Dembo et Garoua 3 au Nord, Ngaoui dans l’Adamaoua, Lomié, Ngoura et Yokadouma à l’Est.